samedi 25 mai 2013

De l'influence de la météo ...

Bonjour le Monde!

     J'ai bien peur aujourd'hui d'être fortement inspirée par la météo ... pas belle :(
Je sais que Montréal n'est pas isolée, beaucoup d'endroits sur la planète ne sont pas dans leurs baskets par rapport à l'habitude. De la grisaille, du froid (encore!!!), de la pluie (beurk!!! je vous ai déjà dit que je n'ai pas l'âme d'une grenouille) etc ...

     Il est facile pour le moral de se laisser influencer par la météo : du Bof généralisé! Évidemment, cela ne risque pas de frapper ceux qui se ravissent de ce genre de perturbations, je sais qu'il y en a et même si cela m'étonne qu'on peut se complaire dans cette tristesse atmosphérique, comme on dirait : il faut de tout pour faire un monde.

     Bien que mon regard évite le plus possible de contempler le froid extérieur, mon physique, mon mental, bref l'ensemble de mon corps connait parfaitement la situation et ne tarde généralement pas à forcer le poste de pilotage de changer la direction de l'embarcation (moi!). Une vague insidieuse provenant du profond intérieur remonte lentement mais sûrement jusqu'au pont supérieur : le cerveau. C'est comme si l'interface habituelle «je vais bien, je suis heureuse, je baigne dans le positif» est remplacée par une autre que je n'aime pas, une plus lourde, plus sombre, plus triste qui inspire le vide.
     Une lutte est toujours enclenchée au début entre ces deux opposés - espèce de combat, pour être plus caricatural, entre le bien et le mal - mais cette bataille nécessite une force et une énergie importante. Si on y réfléchie bien c'est logique, c'est une tactique efficace qui a pour but d'épuiser l'ennemi. Je serai honnête, je n'ai pas encore trouvé le moyen de parer ce genre d'attaques alors en attendant, quand elles se produisent, je m'affaiblis inévitablement, au bonheur d'un opposé belliqueux et sournois.
     Comment savoir que le poste de commande à changer de mains, qu'on est désormais des otages passifs ? Quand vous n'êtes intéressée qu'à vous complaire dans la tristesse, dans ces émotions qui ravivent les blessures enfouies non cicatrisées. C'est alors comme se sentir glisser inexorablement vers une lumière qui n'est pas douce et chaude ... mais vers un rien, un vide, un néant. Tout ce qui est léger ou amusant, tout ce qui est rempli d'amour et de couleurs devient insipide, opaque, inintéressant. Par contre, le dramatique, la désolation et l'effrayant (en respectant ses limites) s'installent en prenant leurs aises.
     On sent parfaitement cette différence de gestion mais c'est comme si on ne peut rien y faire. Vous savez ces mauvais rêves où on veut crier pour appeler à l'aide mais aucun son ne sort de la bouche, c'est un peu comme ça qu'on est. On voit mais on ne peut réagir, immobile, impassible.

     Quelles actions sont alors ordonnées au corps ? La fatigue, le manque d'intérêt général, l'isolement ... une fatale attraction à lire, voir ou écouter tout ce qui peut continuer à descendre davantage dans les recoins oubliés, les voies sans issue, faire face au chagrin et à la mélancolie qui habitent tout être humain, au vide qu'on abrite sans le vouloir profondément en nous.
Parfois on y est malgré tout gagnant. Difficile à y croire n'est-ce pas !? mais ça permet de découvrir par exemple un livre qui va nous émouvoir alors qu'autrement on ne lui aurait certainement donné aucune chance (c'est tout aussi vrai dans d'autres catégories).
     Pour moi, c'est plus la musique et les films (oh grand étonnement sidéral!!). Les chansons qui ont une note dramatique et triste - évidemment - mais c'est encore plus dans ces moments-là que la musique classique sonne à la porte. Une autre occasion pour elle de pouvoir s'exprimer en moi (autrement que lors des périodes d'écritures). Le piano et le violon sont, en ce qui me concerne, les instruments qui font le mieux ce travail. Ces sonorités qui en sortent sont capables d'aller directement, sans détour, dans le tiroir « À oublier - trop douloureux » fermé à clé, l'ouvrir avec la facilité d'un écureuil du Guatemala et mettre tout sous mes yeux comme lors d'un interrogatoire.
     C'est terrible vous pourriez dire ?! Ce sont les plus belles notes qui m'ait été données d'entendre ... magnifiques ! Fermez les yeux ... laissez vous gagner par les émotions qu'importe lesquelles ... mais ressentez toute la beauté qui vient à vous, qui vous submerge telle la vague qui va inévitablement lécher le sable ou la roche.
     Le cinéma me tiendra éloigner de tout ce qui est coloré, amusant ou hilarant, tout ce qui me fera voyager, rêver, tout ce qui me rappellera qu'il y a toujours quelqu'un, une chandelle allumée dans la nuit pour vous rassurer ou encore qu'il n'y a rien de plus simple que d'aimer. Le choix se fera sur tout ce qui est rejeté ou ignoré habituellement par manque d'intérêt, par incapacité à affronter la force émotionnelle qui s'en dégage, tout ce qui réveille nos peurs les plus abstraites et rationnelles. L'objectif de ce nouveau commandant de bord est là encore le même qu'avec la musique : chercher le chagrin, le vide et s'en gaver jusqu'aux larmes.

      La beauté peut être triste et superbe à la fois. Je dois reconnaitre qu'à chaque fois les larmes s'en mêlent, comme un ingrédient indispensable. Laissez le tout s'échapper, couler voire ruisseler, ce qui importe c'est de vivre le moment et les émotions. Si je dois supporter cette phase qu'au moins j'en retire quel qu'enseignement puisque je fais face à l'oubli.

     Le piège, je l'admets, est de finir par s'y plaire, de s'y envelopper comme dans un douce couverture, de la prendre dans ses bras comme une amie qu'on retrouve après une longue période d'éloignement. Ça fait du bien de la retrouver même si ça fait mal, même si ça brûle ou que ça affaiblit. Alors on poursuit ainsi, cherchant avec frénésie dans les archives ou les bibliothèques tout morceau, tout titre qui va continuer à nourrir ce besoin, ces émotions. Il faut que ça perdure, il faut descendre encore plus profondément, il faut examiner à nouveau ces dossiers abandonnés ... un jour il faudra bien leur faire face.
     On oublie les coups de fil à passer, la vie est mise entre parenthèses pendant un lapse de temps qui, heureusement, ne dure pas éternellement mais qui peut devenir intense, voire insupportable.

     Est-ce aussi facile de s'abandonner ainsi au néant ? Est-ce parce qu'on est trop fragile, trop sensible, trop ... je ne sais quoi ?! Comment un simple phénomène météorologique peut finir par avoir un tel impact sur notre moral et nos agissements ? Ne dit-on pas que c'est durant la période hivernale qu'on est les plus fragile ! Enfin, ici, vue que l'automne et le printemps dure au mieux deux jours, on est prit dans un cycle de moche et de froid pendant d'interminables mois.

     Ça doit être lié à ce besoin de luminosité et de vitamine D qu'on trouve grâce au soleil, ça doit être connecté au bleu pur du ciel, ça doit être en corrélation avec une flore épanouie et luxuriante autour de soi, ça doit être associé à cette faune citadine (ou campagnarde) qui s'émoustille telles des fourmis du Kenya - et ne lésine pas dans les démonstrations de joie face au retour à la vie après l'enfermement hivernal.

     Oui, un temps pourri peut avoir un impact, si en plus il s'installe pour quelque temps ... sortez les duvets, les doudous (=peluches), décrocher le téléphone, faites des réserves, assurez-vous d'avoir suffisamment de mouchoirs ... au pire, quelques antidépresseurs.
     Tiens ... pourrait-on voir ça comme une volonté de la météo pour nous imposer des introspections ? Hum ... je n'avais jamais vu ça sous cet angle, c'est intéressant, pourquoi pas. Ça mérite réflexion.

Quoi qu'il y aura à affronter, gardez à l'esprit que
le soleil vient toujours après la tempête !

    
 

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